30/10/17 : Ecole Marchal pour adolescents.

[angelo]

J'écoute Chris en m'asseyant sur la table avec les pieds sur la chaise. J'attrape un mug de café et je bois une gorgée. J'avale et je fais une grimace.

- Pas terrible ce café.

Je renifle.

- Ecoute, Chris, j'étais dehors avec Joe. Il est en stress et moi j'aime pas quand Joe il est en stress. Il a l'impression que tu nous caches quelque chose... Mais moi aussi, je te dis pas tout, donc je peux pas t'en vouloir. Y'a beaucoup de sous-entendus dans tes paroles. Alors je vais te donner une info que je connais sur Philadelphie et après ce sera à toi. OK ?

Je regarde Chris droit dans les yeux.

- Le gang des Jamaïcains est dirigé par un vampire.

J'observe la réaction de Chris avec beaucoup d'attention.

[walena]

J'écoute avec attention les paroles de Julius. Je hoche la tête à son annonce. Je m'assois lentement, me resservant à boire.

Au moins les choses sont un peu plus claires...Qui que tu sois Julius, quelle que soit ta nature, le monde tel qu'il est ne t'est pas caché...

-Un vampire...Un enfant de Caïn...J'en ai rencontré moi aussi. De ce que j'ai compris, leur nature ne fait pas leur allégeance.

Je joins les mains sur mon menton, face à moi.

-Certains luttent contre leur malédiction, cherchant une rédemption; certains l'acceptent simplement alors que d'autres s'en servent. Ils ont leur propre société et leurs propres règles, leur propre politique...

Je regarde en direction de la sortie, vers Joe. J'avale un peu de thé brûlant.

-Puisque Joe est dehors et qu'il est "en stress", j'en conclue qu'il n'est pas éveillé. Sinon il serait ici et il serait paniqué devant la gravité de la situation.

Je m'enfonce dans le dossier de la chaise.

-Une info, donc, c'est un bon début. Mais c'est peu pour rendre compte de ce qui agite Philadelphie. Les vampires ne sont pas les seuls dans la partie. II y a également des initiés des arts supérieurs et des fells...pour le moins. Le cabinet Summers et Tergance en comptent parmi leurs alliés.

Je regarde Julius dans les yeux.

-La partie d'échec a déjà vu la destruction de nombreux pions. Les noirs et les blancs s'affrontent, l'ombre et la lumière, le bien et le mal. Un mal ancien, un mal venu des profondeurs abyssales et que ses partisans appellent.; un mal qui voudrait percer les ténèbres.

Je fais une moue montrant mon inquiétude puis affiche un petit sourire accompagnant mes paroles.

-Mon enseigne renseigne de façon assez claire sur le camp que j'ai choisi. Les noirs en veulent à ces jeunes, rituels, sacrifice ou sorcellerie, je l'ignore mais je dois les soustraire à leur influence...

[walena]

Up. Julius?

[angelo]

j'attends de récupérer les infos auprès de Louis dans viewtopic.php?f=13&t=62 vu que ça s'est passé avant et qu'il y a des choses à partager avec ton perso.

[angelo]

Je jauge Chris du regard, toujours intrigué par la sophistication et l'alambication de ses phrases. Mais il est sur la liste des cibles de Tergance et cie. Et il possède une librairie occulte et les connaissances qui vont avec...

- Oui, il y a beaucoup trop de gens du côté des noirs qui jouent avec des forces qui les dépassent. Le Club a été infiltré par les noirs. J'ai remédié à cela, en partie, et je suis tombé sur tout un tas de documents que vous saurez mieux analyser que moi.

Je sors une enveloppe en papier kraft de la poche intérieure de mon blouson de cuir. Elle n'est pas fermée et certains papiers dépassent. Ceux qui ne tiennent pas dans l'enveloppe sont pliés proprement. Je jette l'enveloppe sur la table, laissant glisser une image ou deux sur la table.

- Tu peux jeter un oeil... J'y ai trouvé une créature mi-femme, mi-monstre tentaculaire. J'ai déjà vu des monstres marins comme dans la dernière image... pas encore de manticore.

J'observe très attentivement les réactions de Chris devant ce matériel.








« Il y a parmi les Éthiopiens un animal appelé manticorus ; il a trois rangées de dents qui s'enchevêtrent comme celles d'un peigne, visage et oreilles d'homme, yeux bleus, corps cramoisi de lion et queue qui finit en aiguillon, comme celle des scorpions. Il court avec une grande rapidité et il est très amateur de chair humaine ; sa voix ressemble aux sons mêlés de la flûte et de la trompette. »
— Pline l'Ancien


« Ils étaient de couleur verdâtre et avaient le ventre blanc. Leur peau semblait luisante et lisse, mais leur échine se hérissait d'écailles. Leur corps vaguement anthropoïde se terminait par une tête de poisson aux yeux saillants toujours ouverts. Sur le côté de leur cou s'ouvraient des ouïes palpitantes et leurs longues pattes étaient palmées. Ils avançaient par bonds irréguliers, tantôt sur deux pattes, tantôt sur quatre... Leur voix coassante... avait toutes les nuances d'expression dont leur visage était dépourvu. »

— H. P. Lovecraft, Le Cauchemar d'Innsmouth

Ils sont les enfants de Dagon, la divinité qu'ils servent, et vivent dans des cités sous-marines. Ils se reproduisent généralement avec des êtres humains. Cet acte horrible donne naissance à des hybrides, mi-humains, mi-profonds, habitant généralement de petits villages sur les côtes proches des cités sous-marines [/i]

[walena]

Je jauge Chris du regard, toujours intrigué par la sophistication et l'alambication de ses phrases. Mais il est sur la liste des cibles de Tergance et cie. Et il possède une librairie occulte et les connaissances qui vont avec...

- Oui, il y a beaucoup trop de gens du côté des noirs qui jouent avec des forces qui les dépassent. Le Club a été infiltré par les noirs. J'ai remédié à cela, en partie, et je suis tombé sur tout un tas de documents que vous saurez mieux analyser que moi.

Je sors une enveloppe en papier kraft de la poche intérieure de mon blouson de cuir. Elle n'est pas fermée et certains papiers dépassent. Ceux qui ne tiennent pas dans l'enveloppe sont pliés proprement. Je jette l'enveloppe sur la table, laissant glisser une image ou deux sur la table.

- Tu peux jeter un oeil... J'y ai trouvé une créature mi-femme, mi-monstre tentaculaire. J'ai déjà vu des monstres marins comme dans la dernière image... pas encore de manticore.

Je fronce les sourcils, inquiet à l'évocation d'agents des ténèbres dans le club; soulagé lorsqu'il dit y avoir remédié. En partie soulagé puisqu'il y a remédié en partie.

Lorsqu'il me tend les documents, je m'assois, prenant le temps de les examiner rapidement, les passant un à un. La présence de ces monstres marins qu'il décrit ne peut que renforcer ce que je sais déjà et les liens avec le "perce-ténèbre".

Je l'observe, le jaugeant du regard. J'imagine que je peux lui faire confiance. Je le dois. Ou rien ne restera de ce club...Je me penche en arrière puis me redresse lentement, les yeux fixés sur les documents étalés devant moi. Je hoche la tête pour moi même comme pour lui.

-Je vois...

Je marque un court silence afin de synthétiser ma pensée et d'organiser mes paroles.

-Le faisceau d'indice s'épaissit d'heure en heure et ce qui pouvait paraître allégorique semble désormais bien plus réel, descriptif.

Je prends l'illustration et les mots de Lovecraft que je pose devant moi puis tourne vers Julius.

-Philadelphie est bien le lieu d'une lutte terrible entre les agents du mal et ceux qui souhaitent les défaire. Laissez-moi vous parler d'un livre dont le titre est "le perce-ténèbre" et que j'ai été amené à relire dernièrement. Il y est fait mention, d'un phare, ou plutôt d'une tour militaire, d'un lieu dédié à repousser les ténèbres venues des abysses, des profondeurs. J'ai mes raisons de penser que ce que décrit ce livre est ici à Philadelphie et que ces forces venues du fond des océans, ces hommes poissons que vous décrivez servent à éveiller une terrible créature. Pour les repousser il nous faudra contrôler ce lieu ou cette énergie qui y est canalisée.

Je soupire.

-Je pense que le cabinet Summers est derrière tout ceci ou au moins y est lié. J'ai une idée d'où peut être localisé cet endroit mais au vu des nombreuses actions du cabinet d'avocats, je peux me tromper. Peut-être même existe-t-il plusieurs endroits répartis dans la ville ou dans le quartier qui le contrôle.

Je prend cette fois les gravures affichant une forme démoniaque.

-Cela ressemble à une sorte de rituel. Un rituel de puissance ou d'invocation. Sans doute lié à cette créature tapie dans les abysses.

Je me masse les tempes.

-Ma présence ici est liée à cette créature. Il y a quelques jour, j'ai acheté un ouvrage à Jacob le menteur, un ouvrage que lui-même avait acquis auprès de ces deux jeunes, qui l'avaient volé à la bougie, une boutique occulte dont j'ai découvert qu'elle avait sinistre réputation. Cet ouvrage s'intitulait la « Peur à Vendre ». Elle y décrivait une créature terrible dont je tairais le nom.

Je le regarde.

« Je pense que cette créature décrite dans le livre est un earthbound, un démon, un ange doublement déchu : un renégat au Très-Haut et un traître à ses paires. Précipité dans les enfers à la chute de Lucifer, les earthbounds en sont sortis suite généralement à un pacte avec les hommes et avant que leur séjour dans les abysses n'altère leurs pouvoirs. C'est pourquoi ils sont très dangereux ; c'est pourquoi également, le corps humain ne peut supporter leur présence. Il ne survie pas à leur possession, trop fragile pour contenir leur puissance. Ils sont donc liés à la terre, à un lieu ou à un objet, sans doute lié à leur venue hors des enfers.

Je laisse échapper une légère grimace à l'évocation des enfers, puis je poursuis.

Il est possible, probable même, que cette sombre entité dormant sous les flots soit cet earthbound. Ou un autre que ce livre aurait aidé à appeler.

Je prends à présent la représentation de la manticore.

-Une manticore. Rien dans l'apparence ne me rappelle ce que j'ai pu voir ici à Philadelphie. L'apparence de ce earthbound ? Peu probable si l'on croit qu'il est lié aux profondeurs et à l'eau. Un de ses alliés peut-être ? En tous cas le côté mangeur de chair humaine me rappelle clairement la présence d'une secte dont j'ignore l'importance mais dont je sais la présence ici. De vrais bouchers, complètement dérangés et amateurs de cette viande particulière. J'ai réglé le problème de ceux dont j'ai croisé le chemin mais il peut y en avoir d'autres...

J'étale à nouveau devant moi tous les documents.

-Maintenant si vous permettez, j'aimerais les regarder plus attentivement.

J'observe effectivement avec plus d'attention les feuillet mis à disposition par Julius. Illustrations, symboles, phrases. Rien n'échappe à mon examen approfondi. Je vérifie également la nature et la qualité du papier, sa transparence, son odeur, tenant de deviner la nature des encres utilisées et éventuellement la présence d'encres sympathiques ou de substances inédites. Je compare le graphisme pour tenter de le rapprocher d'autres déjà entrevus, comme par exemple dans ce livre, "la peur à vendre". J'essaie de tirer la quintessence de chaque détail de ces documents.

[liliandre]

@Chris.
Tu analyses.
Ces écrits évoluent. Ils ont un ordre. Du plus pauvre au plus élaboré. On passe de la succube de fantasy à l'invocation démoniaque. Un démon capable d'altérer les chairs et "d'enfanter".
Le ritualiste doit circonvenir à un problème : le démon souffre de la "Plaie" de son maître. Les corps qui lui sont offerts se meurent en une lune. Au bout d'un mois ?...Plus un corps est "parfait" plus il est possible de diminuer l'influence de la "Plaie". Il faut donc pour augmenter ses chances d'attirer le démon "trouver et soumettre" des corps. Sans quoi, il retourne à son "phylactère".

Dès la première lecture, un simple survol...tu te sens fatigué. Mais c'est tellement intéressant...

@ Julius.
Chris ne semble pas se rendre compte qu'il saigne du nez, des oreilles... [-1 aggravé]
Une magie est à l’œuvre...
Tu as CONSCIENCE que des dessins impies se forment sur les pages qu'il a lues. Ces "dessins" dévorent les textes et dessins présents ainsi que Chris...

[liliandre]

Chris se rend compte qu'il perd du sang.

Les images des textes impies semblent prendre vie. Les encres se mêlent pour former de nouveaux monstres qui torturent son âme.

Je peux t'offrir tous les secrets.

Je te donnerai les noms secrets qui ouvriront les portails.

Tu en sauras plus que Satan lui-même. Lis, regarde, écoute...

Ecoute...

[walena]

J'essuie d'un revers de la main et dans un geste lent le sang s'écoulant de mes narines.

Je regarde avec horreur les encres se mêler et donner vie à de monstrueuses créatures. Depuis les encres rouges, du sang semble s'agglomérer; des bouches hurlantes se dessinent et s'ouvrent à l'encre noir vers des ténèbres profondes dont les plaintes s'élèvent à m'en percer les tympans. Tous ces cris sont autant de douleurs mais une partie de moi semble s'en accommoder. Certains de ces rythmes stridents se font plus harmonieux, ils se fondent en paroles douces amères qui finissent par me transmettre un message agréable et liquoreux.

Je peux t'offrir tous les secrets.

Je te donnerai les noms secrets qui ouvriront les portails.

Tu en sauras plus que Satan lui-même. Lis, regarde, écoute...

phpBB [media]

Je suis comme ensorcelé par cette voix. Non qu'elle soit suave ou envoûtante, mais ces mots sont précisément ceux qui éveillent mon tourment. Ce tourment que je peux apaiser, étant peu prompt par nature à la colère ou la violence, ce tourment que je peux éteindre le plus souvent par ma foi ou la sagesse de mes lectures anciennes. Mais ce que ces bouches difformes proposent comblerait ma soif de connaissance autant que la curiosité de mon hôte. Pas de geste brusque, pas d'acte violent délibéré, pas de sauvagerie...Juste attendre et écouter. Juste attendre et savoir...

Plus que Satan lui même.

Son image me revient en tête. Il est à mes côté, dressé fièrement parmi les anges qui le suivent. Les portails s'ouvrent et se ferment au seul gré de notre toute puissante volonté. Mais certains secrets échappent à sa science et nous sommes en danger. Je hoche la tête. Je sais ce que je dois faire. Pour lui, pour nous, pour les Hommes...

Ma vue se trouble et je plonge dans les ténèbres de cette bouche démoniaque qui se dessine. J'en perce l’abîme et après un long moment, après des heures -ou étaient-ce des jours? ou des années d'errance-, je m'arrache enfin aux noirs écrins d'une insondable profondeur. Qu'importe la longueur de mon voyage puisque me sont dévoilés les secrets du temps. Je vole, de plus en plus haut, plus haut que tout le chœur angélique que je domine à présent, mes ailes teintées de noir. Je me redresse et souris à Satan. Je sais désormais que je n'ai plus à entendre ses conseils mais qu'il peut écouter les miens. Je vois mon regard balayer l'horizon dissipant de ma sagacité les brumes du doute et de l'ignorance. Mon ost n'aura plus à errer entre les mondes, il n'y aura plus d'erreur ou de péché: en plus des cités célestes, j'ai exploré le monde sous-terrain et me suis attardé dans les plus effrayantes profondeurs.

Le doute a disparu. Comment pourrait-il subsister puisqu'il n'y a plus en moi de place que pour le savoir. Tous les secrets me sont connus. Tous les portails me sont ouverts. Plus de douleur. Plus de crainte. Plus de chute. Il n'y a plus de choix à faire puisque je connais l'issue de chacun d'eux...Je me vois percevoir parmi tous ces chemins possibles lesquels plongent vers les abysses et lesquels mènent aux plus hauts des tours célestes d'albâtre et d'argent. Je vole sans hâte, menant mon ost vers les chemins de la félicité, menant l'humanité sur la voie de la connaissance vers son ascension.

Inconsciemment des mots m'échappent dans un langage ancien. Est-ce de l'hébreu? Leur sens me vient si naturellement que j'en ignore l'artificielle barrière des langages humains.

"Alléluia, je suis le maleak, l'angelus, l'aggelos. Alléluia, je suis le messager. Ô Hommes à qui nous avons enseigné l'amour, ne craignez plus l'eschaton! Ma prophétie est la dernière car la fin de ce temps où meurent et travaillent les hommes est proche. J'ai parcouru le ciel et la Terre, le feu et les eaux! Né de la lumière, j'ai plongé dans les ténèbres! J'ai parcouru pour vous la création de l'alpha à l'oméga! J'en ai ouvert tous les portails! Je viens à vous porteurs de tous ces mystères. J'ai trouvé la clé de l’Éden, il n'y a plus de secret. Humanité, sujet de notre Amour, voyez par ce geste périr toutes vos souffrances: J'ai trouvé le secret de la mort et j'en brise à présent le sceau!"

Combien de temps ses images sont-elles venues à la surface de mon esprit? Combien de temps ai-je navigué sur les flots de cette illusion? Combien de temps ai-je entendu, écouté, cette voix née de ce parchemin? Mon visage détendu dans la sérénité de cette perspective glorieuse se marque enfin de rides; un goût acre dans ma bouche vient dissiper cette vision. Du sang, mon sang.

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Mon cœur bat à tout rompre et mon poing s’abat de colère sur la tasse posée sur la table. Du sang à nouveau s'écoule, glissant des écorchures laissées par les bris d'argile sur ma main. Je frappe à nouveau alors que mes yeux s'ouvrent sur la réalité de cette pièce et de ce rêve maudit.

Une colère brute, une colère terrible monte. Une colère après moi-même. Plus rien pour moi n'existe plus dans la pièce hormis cet appel éhonté et ce songe qui en a découlé ; plus rien n'a d'importance hormis ces encres impies sur ce parchemin souillé ; plus rien ne compte hormis ma faiblesse, ma honte et ma colère. Ma voix tonne, incontrôlable.

«Blasphème ! Outrage impie! Mortel péché d'orgueil ! L'Enfer ne t'a donc pas suffit ! »

D'un geste rageur je me lève écartant ma chaise avec véhémence et la lançant à travers la pièce. Je tire de ma poche mon briquet que j'allume. Je le fixe un instant, haletant, regardant les yeux injectés de sang, naître la flamme de la rencontre de l'étincelle et des gaz. Je saisis de la main gauche les documents, les amenant au feu.

« Combien d'autodafés pour chasser de ton âme les ténèbres ? Combien de brasiers pour absoudre tes péchés et repousser ton tourment ? »

Les yeux rageurs et le regard habité, je regarde se consumer les écrits au delà des brûlures, au delà de la douleur jusqu'à ce chaque chaque courbe posée sur ce papier ne s'y mêle à jamais en un noir profond et indéchiffrable de charbon.

[angelo]

Je regarde Chris lire avidement les textes, s'imprégner des images. Je vois son sang couler, ses yeux rougir et son visage se déformer. Je reste médusé, fasciné par cette magie à l'oeuvre que je ne comprends pas.

Est-ce lui qui fait cela ? Mais non ce n'est pas possible... Il est en train de se faire bouffer !

J'accoure auprès de Chris et l'agrippe par l'épaule. Je le secoue vigoureusement. Rien ne se passe. Ses doigts sont crispés sur les feuilles.

- Putain Chris, arrête ! C'est en train de te bouffer !

Panique... Je comprends ce qui se passe mais je ne sais pas quoi faire. ``

Il faut qu'il arrête de voir ces pages. Un drap pour lui couvrir les yeux.

Je pars dans la pièce chercher un bout de tissu. Je regarde à gauche à droite... Les rideaux. Je fonce vers la fenêtre et arrache sans ménagement le rideau. C'est à ce moment là que Chris reprend conscience.

«Blasphème ! Outrage impie! Mortel péché d'orgueil ! L'Enfer ne t'a donc pas suffit ! »

D'un geste rageur je me lève écartant ma chaise avec véhémence et la lançant à travers la pièce. Je tire de ma poche mon briquet que j'allume. Je le fixe un instant, haletant, regardant les yeux injectés de sang, naître la flamme de la rencontre de l'étincelle et des gaz. Je saisis de la main gauche les documents, les amenant au feu.

« Combien d'autodafés pour chasser de ton âme les ténèbres ? Combien de brasiers pour absoudre tes péchés et repousser ton tourment ? »

Les yeux rageurs et le regard habité, je regarde se consumer les écrits au delà des brûlures, au delà de la douleur jusqu'à ce chaque chaque courbe posée sur ce papier ne s'y mêle à jamais en un noir profond et indéchiffrable de charbon.

Je suis à côté de la fenêtre, le rideau dans les mains, la barre arrachée du mur.

- Putain, Chris. J'ai essayé de te sortir de ta fascination mais rien n'y a fait. Ca va ?

Je jette le rideau par terre, me rapprochant de lui pour regarder le feu consumer le papier.

- Cette infamie est présente à Phillie. Si Louis en avait, il doit y en avoir d'autres ailleurs. Il faut trouver la source et tout brûler. Ces savoirs ne sont pas pour ce monde...

Mon visage se tourne vers Chris.

- Tu es sorti des Enfers, pas vrai ?