Basement Tales

La vieille église…A la tombée de la nuit. Il est encore tôt pour les boutiques. On approche de Thanks Giving. Demain matin je ne travaille pas. Je peux donc prendre sur mon temps, une partie de la nuit.



Je la regarde depuis mon appartement.

Cette vue ne sera plus jamais la même…
Je ne pourrais plus la regarder comme avant…
Mon cœur se soulève…J’avais sous les yeux sur de telles atrocités…Je passais souvent devant…

L’amertume monte en moi. Voir SA maison ainsi violée deux fois : la première par sa désertion, son abandon la seconde par les rituels impies qui eurent lieu jusque dans ses fondations…
Je repense à ses jours et ses nuits de ténèbres à tout ranger, à tout nettoyer…Lentement, seul, dans le silence lugubre et la poussière…
Un goût terrible remonte de mes entrailles mortelles…
Je devrais partir, quitter cet appartement pour en plus avoir à la regarder… A ne plus avoir à me souvenir du visage de ces monstres abjects venus souiller de leur présence fétide la demeure du très haut….

Je devrais…

Je devrais quitter cet endroit pour en plus avoir à me souvenirs des victimes, un père, une sœur, un frère, une fille…
Je devrais…
Mais je ne suis pas un homme, je ne dois pas me soucier de ce que « je devrais »…

Je dois me soucier de ce quartier et de ces gens…

Je dois me souvenirs que la bataille céleste entre les anges te les déchus, se jouent aussi ici…dans l’humus de la terre….
Je dois me soucier du calme que lentement je ramène dans cet immeuble. Je devrais me soucier de M. Jenkins, sur le point de vendre et auquel mon loyer permet de réfléchir…

Je devrais me soucier de ces âmes en peine qui passe et pour lesquels un clocher, un porche même dégradé reste quand même un signe de foi…

Espère un Dieu Quand Même…

Je repense à cet ouvrage que j’ai lu sur Saint-François d’Assise…

Alors que le moine est devant une église délabrée, ravagée certainement par on ne sait quelle guerre privée de cette période en Italie… Un symbole de l’église dévoyée de l’époque ?
Voilà qu’il entend Christ lui dire.
François rebâtit ma maison…
Le moine s’est alors attaché à la rebâtir, pierre par pierre…et mit sa foi dans chacun de ses actes…
ON sait maintenant la portée de la philosophie franciscaine et comment elle, a d’une certaine façon sauvée l’église qui s’écroulait sur elle-même…

Je ne sais si je pourrais rebâtir cet endroit, mais je sais que je ne peux laisser cela aux ténèbres, détourner le regard et fuir…
Il a eu dans cette crypte de choses atroces mais au temps où l’église était pleine, il y eu aussi des chants, des louanges et des prières…
Près du cimetière, il y eu de la peine, mais aussi de l’espoir...

Je ne peux laisser cela aux ténèbres, laisser aux souvenirs de ces abominations cette victoire post-mortem…

Nous comprenons maintenant que nous somme sur une terre sacrée, ici sur les rives du Delaware…

Chaque pousse de terrain, chaque mètre carrés laissés aux noirceurs de ce mondes sont une défaite…

Je prends une grande inspiration.

Je regarde l’église sous un regard nouveau.

Je prends un long manteau sombre, je porte un sweat à capuche sous lui…
Je mets la capuche, alors que je sors.

Je passe acheter des bougies, de grosses bougies chez Song et du nécessaire de nettoyage. Balai, pelle à ramasser, seau…
Je passe chez John et Jack. Je leur achète une gros « Ghetto Blaster » à pile.
Je fais le plein de pile.

Je passe chez Laurence du Biomart. Je lui achète des tapis de nattes confortables « fait mains » dans des pays lointains. Et des sacs de provisions : pommes, pains complets, bouteilles d’eau.
Je leur achète une tonne d’encens et des récipients pour le faire brûler.

Je reviens sur mes pas plusieurs fois. Je rassemble mes courses. Je prends avec moi « Famas » mon chien. Je l’ai appelé comme cela en souvenirs de mon arme de Légionnaire. Il en a la couleur, la fiabilité, la sobriété et l’efficacité…

Je marche la centaine de mètre qui me sépare de l’endroit.

Je me présente devant le porche. Je pousse les lourdes portes…



J’hume l’air. La poussière, la saleté….

S’il y a des SDF je les laisse. S’il a des dealers, je les vire…

Puis, Je croise mes deux mains sur mon cœur, penche la tête en signe d’humilité. M’incline avant de rentrer dans SA demeure.
Jadis je sais poser ma voix dans le chœur céleste ininterrompu des anges. Aujourd’hui je ne saurais. Mais la technologie m’aidera.

Je pose le ghetto blaster. J’allume. J’ai plusieurs CD de chant religieux contemplatif comme celui-ci.


Magnifique

Beata Viscera.

Entrailles bienheureuse…Ce n’est pas le cas de cette église…Pas encore…

Le son s’envole dans l’édifice qui à garder toute sa puissance acoustique…Je laisse cet émerveillement sonore guider ma tâche.
Le chant chasse Tourment de mes pensées. Seule Foi guide ma tâche.

Les portes sont ouvertes. On peut entendre le son de dehors quand on passe devant.
Cela change du hard ou rap habituels…

Entre qui veut…

J’installe les bougies aux pieds des piliers, des calvaires. Je pose un cierge là ou devait se trouver l’autel.



Je balaie et nettoie le plus gros…

Devant le chœur, je nettoie et pose les nattes.
S’il des SDF je leur donne du pain, des pommes, de l’eau.
Je fais comprendre qu’on ne doit pas dégrader cet endroit plus avant. (Urines, tout ça c’est dehors dans le terrain vague derrière)
Enfin la tâche accomplisse, je me pose à genou sur les nattes et médite.

Je médite sur tous les évènements.

Comment protéger ce quartier…
Les MCs, Annabelle, les Voleurs de ténèbres, Linda, Chris…
Sébastian le russe ? Allié, ennemi…le fait qu’il soit devenu fou furieux près de Tourment devrait me prouver que ce type, malgré son air, est « du bon côté »…Je dois le contacter, lui monter cet endroit, lui demander de l’aide, et ce malgré notre différent premier…

La paix retrouvée du lieu (pour l’instant), m’aide à poser mes problèmes à les ordonner…

Comment faire pour ressusciter cet endroit, le laver « spirituellement de sa souillure »….

Je décide de prier les âmes défuntes récemment, de m’aider à transformer ce lieu de cauchemar en un lieu de lumière. Je demande l’intercession de Ize auprès du très haut…

L’ambiance m’aide à chasser les images de la crypte…

Là, le visage dans l’ombre de la capuche, là au milieu de la grâce de l’édifice dépouillé, sobre, au milieu des lumières tamisées, porté par les chants, je prie au milieu de cet endroit, pour un instant paisible…



Les animaux tout autour m’avertisse de présence hostile.

Entre qui veut…

Entre qui veut profiter d’un moment de calme et de recueillement. Se reposer ? Prier, méditer…Un moment dont je suis le gardien silencieux.
Je ne m’en vais qu’à l’aube.

Le soleil se couche. Les derniers rayons de soleil font grandir une ombre...

Une femme souriante s'arrête devant l'édifice. Il te semble l'avoir déjà vu une ou deux fois à l'épicerie et à la quincaillerie. Elle a l'air intrigué et t'interpelle alors que tu sors du bâtiment.

Helen


Pardon Monsieur ?
Elle rajoute Helen, je suis de la paroisse protestante.
Elle montre la direction du temple protestant puis se retourne vers toi :
Vous êtes le propriétaire ?

Matines.

le matin aux aurores, J'éteins avec lenteur et solennité chacune des bougies allumées, en commençant par celle les plus proche des rayons matinaux qui progressent lentement dans la nef.

Je sors, refermant les lourdes portes. Les laissant entre-ouvertes.

Une femme se tient devant moi.

J'ai encore les yeux en prières alors que je descends les escaliers.

Vous êtes le propriétaire ?

Non...En faut-il un ? En tous cas j'aimerais dire que je travaille pour le vrai propriétaire de ce lieu. Si c'est votre question, non je ne possède pas cet endroit. A qui appartient-il d'ailleurs ? Le diocèse de Philadelphie ? Disons que j'en ai fait pour une nuit un lieu de méditation et de recueillement.

Je la regarde, toujours un peu mystique.

Que puis-je faire pour vous Hellen ?

Elle fronce les sourcils à méditation et recueillement.

Que puis-je faire pour vous Hellen ?

Je faisais ma curieuse.
J'ai entendu dire que ce terrain n'appartenait plus au diocèse catholique et qu'il avait été vendu à la ville puis à un particulier.
Mon pasteur m'a dit qu'un cabinet d'affaires avait ici un projet de centre commercial très hype et qu'il avait cherché à s'en porter acquéreur, sans succès. Le cabinet aurait essayé de faire annuler la vente entre la ville et le particulier. Ils auraient proposé une grosse somme à la Mairie si l'acte de vente avait pu être invalidé.
Elle marque une pause.
Une amie m'a dit que le propriétaire voulait lui en faire une boite de nuit. Mais la Mairie lui a fait des difficultés pour le permis de construire. C'est alors lui qui a mis la Mairie devant les tribunaux. Mais tout ça en catimini. Personne n'aime dire qu'il est devant la justice ! Sauf quand on gagne...
Elle remet son écharpe.
Bref...quand je vous ai vu, j'ai cru que l'un des partis avait eu gain de cause et que vous commenciez le nettoyage.
Elle regarde le bâtiment. Avec tout ce remue-ménage à la Mairie, je ne sais pas ce que va devenir cet endroit.
Elle regarde l'ancien cimetière. Les tombes ne sont plus ici vous savez...
...même les morts ont déserté cet endroit.
Elle te regarde à nouveau.
Vous travaillerez pas dans la sécurité par hasard ?

Je l'écoute attentivement tout en marchant et promenant mon chien. Je l'invite à marcher avec moi.

Ce cabinet est composé de gens très malveillant...Rien de bons à attendre d'eux pour notre quartier, Hellen.

La mairie ? Hum... J'ai cru comprendre qu'une élue ayant remplacé une défunte -la conseillère Municipale Caroline Field- était une ancienne de leur cabinet...Il ne va pas falloir des semaines avant que la vente ne soit annulée...

Je fait une moue inquiète.

L'église est un symbole...Abandonnée, certes, mais elle restait une église...

Je regarde sa forme, son clocher, son portail.

La voir transformée en night-club ou rasée et remplacée par des boutiques me donne la nausée.

Je la regarde des marches au fait de son clocher, prenant une grande inspiration.

J'en aurais fait un centre social, une maison pour tous...Ce quartier en a besoin.

Je plisse les yeux.

Connaissez vous le propriétaire ?

Interrogatif ?

Oui et non. Oui je suis un homme rompu à la violence et aux métiers des armes, ex-légionnaire. Non, je crains de ne pas avoir la patience pour "faire de la sécurité"...


Je souris.

Et vous ? Parlez-moi de vous Hellen...

Je plisse les yeux.
Connaissez vous le propriétaire ?

Ben non...puisque j'ai cru que c'était vous. Mais je me suis dit que si le propriétaire ne lâche pas c'est qu'il ne se fait pas facilement intimidé. Vous en aviez la carrure.

Oui et non. Oui je suis un homme rompu à la violence et aux métiers des armes, ex-légionnaire. Non, je crains de ne pas avoir la patience pour "faire de la sécurité"...

Elle hoche la tête : je comprends.

Je souris. Et vous ? Parlez-moi de vous Hellen...

Mon mari était pilote d'hélicoptère dans l'armée. Il s'est reconverti dans le civil. Avec deux autres pilotes, ils ont acheté un hélicoptère et monté leur boite. Je fais la comptabilité et les papiers. Eux, ils ont toujours la tête dans les nuages. Le reste du temps je m'occupe de notre communauté.
Nous ce ne sont pas les locaux qui nous manquent, ce sont les gens. Les gens qui donnent de leur temps pour les autres.
Elle dit pour elle même : Qui donne aux pauvres prête à Dieu.
Elle se frotte les bras à cause du froid. On essaie de remettre debout ceux qui ont trébuché et on leur apprend à marcher sans béquille. En espérant qu'à leur tour, ils en aideront d'autres.
Elle s'arrête et te regarde à nouveau.
Vous savez...je ne recherche pas un patient...je recherche quelqu'un qui n'a pas peur. Et vous vous n'avez pas peur n'est-ce pas ?
Vous allez me dire que vous n'avez pas le temps ? qu'on a qu'une vie...
Elle passe sa main devant elle comme pour balayer tout argument.
Si on fait ce qu'il faut, une vie, ça suffit.
Elle sort une carte :
Helen's Wings.
Besoin d'un hélicoptère ?
Des coordonnées.

Un Hélicoptère ? super !


désolé.

Vous savez...je ne recherche pas un patient...je recherche quelqu'un qui n'a pas peur. Et vous vous n'avez pas peur n'est-ce pas ?
Vous allez me dire que vous n'avez pas le temps ? qu'on a qu'une vie...

Je travaille au coffee, je fais des préparation physique à a salle de boxe. Et j'ai des activités comme celle-ci ( je montre l'église) qui me prennent du temps...

Je soupire.

J'aimerais donner plus et de manière constante.

Je lui tends mon numero.

Vous connaissez mes compétences, vous pouvez les employer au mieux contre des gros bras, de souteneurs, ou autres... Mais je ne peux promettre du "temps", mais plutot des coups de mains...ou de poings...

Je lui tends mon numéro.
Vous connaissez mes compétences, vous pouvez les employer au mieux contre des gros bras, de souteneurs, ou autres... Mais je ne peux promettre du "temps", mais plutot des coups de mains...ou de poings...

Trois heures par mois, le dernier vendredi du mois. Avec M. Wright, mon amie Susan s'occupe de femmes qui cherchent à se réinsérer pour quitter la rue.
Elle se frotte le front. Elles se prostituent et on les aide à trouver un VRAI travail. Elles ont quelque fois peur de venir même si c'est loin du quartier. Elles hésiteraient moins à pousser la porte si elle la savait protégée.
Certaines ont même peur de nous attirer des ennuis.
Elle prend ton numéro.
Et puis Susan, c'est elle qui m'a parlé de cette église. Elle pourra peut-être vous en dire plus.
Elle range la carte dans son sac.
A bientôt.

M. Wright ? Je vois...

Et c'est d'accord 3 heures par mois.

Je la fixe.

Mais etes vous prêtes à aller jusqu'au bout pour sortir ces filles ?

Certains de ces souteneurs sont des bêtes ultra violentes issus des pires mafia...Ils ne les laisseront pas partir...

Je soupire.

Je suis votre homme

Je lui demande ensuite ou et comment je peux contacter Susan.

Je la laisse je vais faire la sieste.

L'après-midi je vais au coffee.

Après mon service je tente d'aller voir Susan avant de voir Sebastian.

Helen écoute tes remarques.
Il m'arrive d'avoir peur. Quand je vois des gens louches, je demande à mon mari de venir ou j'appelle la police.
C'est vrai que seules les filles qui ne sont pas dans des réseaux, qui n'ont qu'un petit mac' viennent jusqu'à nous. Ils n'osent pas faire de problèmes sur le territoire des Titans.
Les filles des réseaux...elles sont droguées et parfois victimes de chantage en plus.
Là, c'est le travail de la police.
Quand on a cinq filles, on est déjà satisfait. Et puis on ne pourrait en aider plus pour le moment.

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Après une rapide discussion téléphonique et un deuxième appel (où tu l'imagines elle vérifie que C'est bien Helen qui t'a donné son numéro), Susan te donne rendez-vous dans le quartier asiatique le lendemain matin.

Tu t'y rends. C'est jour de marché . Il y a beaucoup de monde. L'endroit du rendez-vous est une échoppe dans laquelle on vend toute sorte de produits séchés : herbes, champignons mais aussi de l'encens.

Tyraël ?
Une jeune femme est dans la boutique.
Venez. Entrez.
La vendeuse, une jeune asiatique lui apporte une infusion ou du thé.
Vous en voulez ?
Elle s'assied avec toi dans un recoin de la petite boutique.

Susan.
Elle est habillée dans des vêtements noirs, près du corps. Les matières sont nobles.



Elle te sourit mais c'est la lumière qui passe sur son visage qui te rassure.